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Blanchard: «Un dépassement du déficit de la France…»

L’ex-chef économiste du FMI juge que les taux d’intérêt vont rester bas pendant au moins une décennie, ce qui justifie des politiques budgétaires plus agressives.

Dans son récent rapport sur la situation des finances publiques françaises, la Cour des comptes vous cite expressément pour mieux vous démentir, en affirmant que le niveau de la dette française reste un problème même en période de taux bas. Que leur répondez-vous ?

L’hypothèse de travail doit être que les taux vont rester bas pendant une décennie ou plus. Dans beaucoup de pays, les gouvernements peuvent emprunter aujourd’hui à un taux proche de zéro sur 30 ans. C’est un phénomène lourd, qui va durer, et de nombreuses institutions comme la Cour des comptes ne l’ont pas encore totalement digéré. Dans ce nouvel environnement, le coût de la dette est plus faible. Et parce que la politique monétaire a largement atteint ses limites, si la demande est trop faible pour générer le plein-emploi, la politique budgétaire doit jouer un rôle plus important.

Comment ces grands principes peuvent-ils s’appliquer à la France ?

Je ne voudrais pas voir une consolidation budgétaire en France qui détruise la croissance. Diminuer le déficit d’environ 1 % de PIB diminuerait probablement le taux de croissance à court terme d’à peu près 1 %, et ne diminuerait la dette que d’environ 0,5 % de PIB. Je suis donc pour maintenir les déficits à court terme s’ils sont nécessaires pour maintenir la demande, mais (et c’est un « mais » important) à condition de les utiliser pour des mesures qui améliorent la croissance à plus long terme, comme le combat contre le réchauffement climatique.

 

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