Le candidat de la gauche dans cette région est crédité d’environ 47 % des votes, tandis que la candidate de la Ligue, le parti de Matteo Salvini, n’en est créditée que de quelque 40 %. Da Le Monde.
Elle espérait en faire un symbole triomphant de ses ambitions nationales. Mais l’extrême droite italienne a échoué, lundi 21 septembre, à conquérir la Toscane, bastion de gauche. Le candidat de la gauche dans cette région du centre-ouest de l’Italie, Eugenio Giani, est crédité d’environ 47 % des votes, contre quelque 40 % à Susanna Ceccardi, la candidate de la Ligue (extrême droite), le parti de Matteo Salvini, selon des projections publiées par les télévisions italiennes.
« C’est une victoire extraordinaire », a déclaré M. Giani devant son comité électoral. Son adversaire a reconnu sa défaite et envoyé un SMS à M. Giani lui demandant « de gouverner maintenant pour le bien des Toscans », selon les médias. « Nous avons stoppé Salvini », s’est de son côté félicitée la secrétaire générale du Parti démocrate en Toscane, Simona Bonafé.
Par ailleurs, au référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires organisé en même temps que ces régionales, le « oui » l’a emporté avec environ 69 % des voix, selon un décompte portant sur les bulletins dépouillés dans près de 95 % des bureaux de vote.
Avec un taux de participation relativement élevé (54 %) lors de ce scrutin référendaire sans suspense, les électeurs se sont bien mobilisés de dimanche matin à lundi 15 heures, en suivant de stricts protocoles de sécurité, dans ce pays où le coronavirus, dont la prévalence remonte depuis sept semaines, a fait plus de 35 600 morts.
La victoire du « oui » au référendum national sur la réduction du nombre de parlementaires, promesse électorale du M5S, ne manquera pas de renforcer ce dernier. Le nombre d’élus passera de 945 à 600. Aujourd’hui, l’Italie a le deuxième parlement le plus nombreux d’Europe, derrière celui du Royaume-Uni (environ 1 400), et devant la France (925).
La gauche résiste en Toscane
Six régions, quatre à gauche (Toscane, Pouilles, Campanie et Marches), deux à droite (Ligurie et Vénétie), devaient élire de nouveaux présidents.
La gauche a réussi à en conserver (Toscane, Pouilles et Campanie), mais le front uni centre droit-extrême droite a gardé les siennes et a ravi les Marches (sud) aux partis du gouvernement de Giuseppe Conte, coalition formée voici un an entre le Mouvement 5 étoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD, centre gauche). La droite dirigera désormais quatorze régions italiennes, et la gauche cinq.
Choisie pour tenter de s’emparer de ce bastion de la gauche qu’est la Toscane : Susanna Ceccardi, une eurodéputée de 33 ans de la Ligue. Face à elle, le Toscan Matteo Renzi, ex-chef d’un gouvernement de gauche, a imposé son candidat du cru, Eugenio Giani (étiquette PD/Italia Viva de M. Renzi).
Concours à l’extrême droite
Les élections régionales constituaient aussi un test de popularité chez les ténors de l’extrême droite : Matteo Salvini, l’ancien ministre de l’intérieur qui cherche à conserver son leadership contesté à la droite de la droite, et la cheffe de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, qui a fortement progressé cet été dans les sondages.
Ce sont par ailleurs des candidats de Fratelli d’Italia qui ont été choisis par la droite pour mener l’assaut dans les Marches et dans les Pouilles. Pari gagné dans les Marches avec Francesco Acquaroli, critiqué l’an dernier pour avoir participé à un dîner de nostalgiques de Mussolini, mais pari perdu dans les Pouilles pour l’eurodéputé Raffaele Fitto opposé à Michele Emiliano.
« La défaite de la droite souverainiste (…) est une excellente nouvelle pour les Pouilles », a commenté à chaud Nichi Vendola, ancien président de gauche de la région. Cette défaite a été reconnue implicitement par Giovanni Toti, président sortant de droite de la Ligurie, qui a déclaré que « la prime à la gauche va à certains présidents de régions (…) comme De Luca [Vincenzo, président de la Campanie réélu, NDLR] et Emiliano ».