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Le jour où l’UE a décidé de réexaminer son accord d’association avec Israël

Israël a souvent pu compter sur des soutiens inconditionnels – comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la République tchèque ou la Hongrie – pour bloquer toute initiative négative de l’UE à son encontre et contrer les pays plus sensibles au sort de la population palestinienne – comme l’Irlande, l’Espagne ou la Slovénie. Da Le Monde

Mi-février 2024, quatre mois après les attaques commises par le Hamas le 7 octobre 2023, Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, et Leo Varadkar, son homologue irlandais, demandaient dans une lettre à la Commission européenne d’entreprendre un « examen urgent pour déterminer si Israël respecte ses obligations, y compris dans le cadre de l’accord d’association UE-Israël ».

Au regard des multiples violations du droit humanitaire par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, documentées par les ONG, et des quelque 28 000 victimes palestiniennes qui étaient alors comptabilisées, les deux dirigeants s’interrogeaient sur le respect de ce texte. Celui-ci régit depuis 1995, à la fois la relation politique entre les deux partenaires et la libéralisation de leurs échanges commerciaux. Il stipule, à l’article 2, que les signataires s’obligent au « respect des droits de l’homme et des principes démocratiques ». La Commission avait alors ignoré la missive des deux premiers ministres.

Quinze mois plus tard, mardi 20 mai, à Bruxelles, alors que la bande de Gaza est sous blocus humanitaire depuis onze semaines et que le bilan humain dépasse désormais les 52 000 morts, des civils en majorité, Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a annoncé l’examen par la Commission du respect par Israël de leur accord d’association. Cette fois, l’exécutif communautaire ne pourra se dérober.

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