La mise en place de taxes douanières à 15 % pour les produits vendus aux Etats-Unis risque de faire perdre 0,3 point de PIB à la Péninsule, de l’aveu même du gouvernement. Confindustria: « Ces droits de douane sont une occasion unique de changer de modèle, en axant l’économie du pays sur une relance de […]
L’accord sur les droits de douane annoncé par Donald Trump et Ursula von der Leyen promet un été agité pour nombre de petites et moyennes entreprises italiennes. Selon les calculs du ministère de l’économie, l’entrée en vigueur d’une taxe à 15 % sur les importations transalpines aux Etats-Unis pourrait faire perdre jusqu’à 0,3 point de produit intérieur brut (PIB).
L’un des principaux secteurs touchés est celui de la mécanique. « 90 % de nos entreprises sont des PME, et n’ont pas de marges suffisantes pour absorber ces droits de douane », s’est inquiété Simone Bertini, le patron de Federmeccanica, dans un entretien au quotidien La Repubblica.
Avec près de 10 milliards d’euros de biens envoyés aux Etats-Unis en 2024, la Toscane est la troisième région d’Italie exportatrice vers le marché américain. Pour de nombreuses entreprises locales, l’accord américano-européen n’est guère rassurant. « Cet accord n’est sûrement pas celui à quoi on s’attendait, explique Luca Tonini, président de la Confédération des artisans toscans. Dans la région de Florence, nombre de nos PME du secteur de la mode pâtissent déjà d’une grave crise depuis 2023 et ne voient toujours pas le bout du tunnel. » L’entrepreneur fait allusion aux sanctions visant la Russie, où sa région exportait massivement avant la guerre en Ukraine, et à la concurrence accrue de la Chine, deux réalités qui pèsent fortement sur le secteur local de la tannerie.
En Toscane, comme dans d’autres régions, on s’inquiète également pour les exportations de vin. Selon les prévisions de la Coldiretti, le premier syndicat agricole de la Péninsule, le secteur viticole italien, qui a vendu en 2024 pour 1,9 milliard d’euros aux Etats-Unis devrait subir une perte de près de 300 millions d’euros, une fois les droits de douane entrés en vigueur. Mais outre le vin, c’est tout le secteur agroalimentaire qui s’alarme. « L’imposition de droits de douane à 15 % risque de faire perdre plus de 1 milliard d’euros au secteur, freinant ainsi une croissance constante qui a vu les produits alimentaires “Made in Italy” s’imposer comme synonymes de qualité outre-Atlantique », relève la Coldiretti.