La dirigeante de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, est confiante quant au retour de la croissance en 2021. Pour elle, “l’annulation de la dette est inenvisageable”, car elle violerait le traité européen. Da Le Journal du dimanche.
A la tête de la Banque centrale européenne depuis septembre 2019, l’ancienne directrice générale du FMI et ex-ministre de l’Economie et des Finances a dû gérer les conséquences de la crise du Covid-19, en mettant en place avec le conseil des gouverneurs un plan d’urgence pour épauler les économies des dix-neuf Etats de la zone euro. La pandémie est la troisième crise d’envergure mondiale qu’a connu Christine Lagarde. Ce qui lui permet de conserver son sang-froid et un optimisme raisonné.
Les mauvaises nouvelles s’accumulent en Europe. Comment maintenir les prévisions de conjoncture?
Les incertitudes, en effet, se multiplient. De mémoire d’économistes de la BCE, il n’y en a jamais eu autant. Nos projections sont publiées tous les trois mois. L’une des façons de conserver un certain optimisme en dépit des conditions actuelles consiste simplement à se souvenir des projections de la BCE rendues publiques en septembre 2020 et des multiples incertitudes qu’elles prenaient en compte. Quels en étaient alors les faits saillants? Les modalités de la conclusion du Brexit n’étaient pas connues. Les risques d’une sortie sans accord demeuraient intacts, tant pour l’Union européenne que pour le Royaume-Uni. Sur le front de la pandémie, aucun vaccin n’existait. Aucun pronostic n’était possible sur la date de leur éventuelle apparition. Les élections américaines, déterminantes pour l’ensemble du monde, n’avaient pas eu lieu. Aujourd’hui, ces incertitudes majeures ont toutes été dissipées. Notamment la plus cruciale d’entre elles, la mise à disposition de vaccins fiables, puisque plusieurs ont été validés depuis par les autorités de santé internationales compétentes. C’est une nouvelle donne. Et un facteur indéniable d’optimisme.
Est-ce suffisant pour espérer que 2021 soit une meilleure année?
Nous demeurons convaincus, à la BCE, que 2021 sera une année de reprise. La reprise économique a été retardée, mais non battue en brèche. Elle est évidemment attendue avec impatience. Nous anticipons une montée en puissance autour du milieu de l’année, même si des incertitudes persistent.