« La partie de poker commence », constate le magazine Der Spiegel sur le gouvernement à trois ou à quatre qu’on va a former en Allemagne. Spd et aussi le centre droit ont dit viser une conclusion avant Noël. Car Berlin prendra la présidence du G7 en 2022. Da Le Monde.
L’Allemagne, pôle de stabilité sous l’ère Merkel, entre dans une phase beaucoup plus imprévisible, avec de difficiles discussions en vue pour former le prochain gouvernement à la suite des législatives: tant les sociaux-démocrates, vainqueurs d’une courte tête, que les conservateurs en revendiquent la direction.
Dès lundi matin 27 septembre, les directions des différents partis à même d’entrer dans une future coalition se réunissent à Berlin; elles devraient donner des indications sur les alliances qu’elles envisagent.
Le centre gauche du SPD, dont le chef de file est Olaf Scholz (nella foto in homepage), a recueilli 25,7 % des suffrages, devançant de peu l’union conservatrice CDU-CSU d’Armin Laschet, qui accuse un score historiquement bas, de 24,1 %. Jamais les conservateurs n’étaient tombés sous le seuil de 30%. Il s’agit d’un cuisant revers pour le camp de la chancelière, Angela Merkel, au moment où elle doit prendre sa retraite politique.
Une majorité difficile à constituer
Au-delà, tout reste à faire dans le pays. Car en Allemagne ce ne sont pas les électeurs qui élisent directement le chef du gouvernement, mais les députés, une fois qu’une majorité est constituée. Cette dernière est cette fois particulièrement difficile à constituer, car elle doit réunir trois partis – du jamais-vu depuis les années 1950 –, du fait d’un émiettement des suffrages.
«La partie de poker commence», constate le magazine Der Spiegel. Car «après le vote, les questions essentielles restent ouvertes: qui sera chancelier? Quelle coalition va gouverner le pays à l’avenir», pointe-t-il.
Pour les sociaux-démocrates, les choses sont claires : «Ce qui est certain, c’est que de nombreux citoyens» ont voté SPD parce qu’«ils veulent un changement de gouvernement et aussi parce qu’ils veulent que le prochain chancelier s’appelle Olaf Scholz», a déclaré ce dernier, âgé de 63 ans.
Le hic: son rival de centre droit, malgré un résultat «décevant», n’est pas disposé à rejoindre les bancs de l’opposition: «Nous ferons tout ce que nous pouvons pour construire un gouvernement dirigé par l’Union» CDU-CSU, a assuré le candidat chrétien-démocrate.
Une conclusion espérée avant Noël
En Allemagne, les discussions pour former un nouvel exécutif relèvent des seuls partis politiques. A l’issue du précédent scrutin de 2017, l’actuelle grande coalition n’avait pu être formée que plus de six mois plus tard, entraînant une paralysie politique en Allemagne, notamment sur les questions européennes.