Plus probable du scenario “Zero Covid”, avec les variants et dans une économie ouverte, un scenario “Long Covid” avec de confinements répétés. Et donc l’Etat doit aussi soutenir la demande. Da Terra Nova.
Si le COVID-19 persiste et continue de menacer des vies, deux scénarios semblent possibles. Des vagues d’infection récurrentes qui conduisent les gouvernements à osciller entre l’imposition et la levée de mesures sanitaires en fonction des hauts et des bas de l’épidémie. Ou un scénario de « zéro COVID » dans lequel des politiques d’endiguement sévères et soutenues au début, suivies de mesures sanitaires plus douces associées à un traçage et à des tests systématiques, viseraient à atteindre et à maintenir un niveau d’infection très bas. Bien que l’expérience suggère que ce deuxième scénario entraînerait des coûts humains et économiques à long terme moins élevés, les réalités géographiques, humaines et politiques au sein des pays et entre eux le rendent moins probable, du moins dans le cas d’économies ouvertes, étroitement intégrées et densément peuplées comme celles de l’Europe. Le premier semble plus probable.
Les économistes Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard voient trois principales implications économiques d’un scénario d’épidémies récurrentes, qu’ils détaillent pour Terra Nova. La première est la fermeture durable des frontières, les pays essayant de se protéger des infections survenant ailleurs. La deuxième est la probabilité de confinements répétés. La troisième concerne les effets durables sur la composition de l’offre et de la demande.
Cet essai fait partie d’une série du Peterson Institute for International Economics (PIIE) sur Economic Policy for a Pandemic Age: How the World Must Prepare for a Lasting Threat.
Les auteurs remercient Michael Kister pour son excellente assistance à la recherche, Nicolas Woloszko pour ses conseils sur les données de l’OCDE et Laurence Boone, Philippe Martin, Guntram Wolff et leurs collègues du PIIE pour leurs commentaires et critiques sur une version antérieure.